Culture, art et artisanat au Japon

ou

Architecture

Profondément enracinée dans la nature, la religion, les techniques et styles chinois, l’architecture du Japon traditionnel se distingue par ses structures en bois légèrement surélevées, ses avant-toits incurvés, ses portes coulissantes (fusuma) souvent utilisées à la place des murs. Temples bouddhistes, sanctuaires shintoïstes, minka, machiya, villa impériale jardins zen… la quintessence de l’architecture traditionnelle japonaise se déploie à Kyoto. Dans l’ancienne capitale impériale, les maisons aristocratiques décorées de laque et de feuilles d’or côtoient la gare futuriste, le château de Nijō, le merveilleux Ryōan-ji zen, l'unique jardin de mousse du Saihō-ji, le pavillon d'Or, les torii rouges à flanc de montagne du Fushimi-Inari-Taisha, soit  pas moins de 17 sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.

Lors d’un voyage au Japon, la découverte architecturale passe aussi par la très photogénique de Nara, autour du parc aux daims, l’un des points de départ de l’architecture bouddhiste au Japon, par Osaka pour apprécier l’esthétique minimaliste de Tadao Ando, l’un des parrains de l’architecture japonaise contemporaine, par Naoshima, marquée de l’empreinte de Tadao Ando, Yayoi Kusama, James Turell, Niki de Saint Phalle et Christian Boltansky, et bien sûr par Tokyo, atelier moderniste et design se réinventant en permanence.

Artisanat & souvenirs

La tradition artisanale est très importante au Japon et est parfois hissée au rang d’art. L’apprentissage se transmet encore aujourd’hui de génération en génération. Vous trouverez de nombreuses boutiques de souvenirs (amulettes, portes bonheurs, yukata (kimono d’intérieur en coton très abordable) ou véritable kimonos (prix variables suivant les broderies et le travail), laques, laques avec dorures à la feuille d’or, poteries, couteaux, objets en céramique, ciseaux de coiffeurs très prisés, éventails, papier, foulards, thé vert, spécialités locales, saké et friandises etc. Chaque région a sa spécialité.

Par ailleurs, le Japon est à juste titre réputé pour l’électronique. Cependant vérifiez le voltage lors de votre achat et le type de prise. À Tokyo les magasins du quartier réputé d’Akihabara sont souvent plus chers que les magasins du quartier populaire d’Ikebukuro (dans tous les cas n’oubliez pas de vérifier le prix en France). Les Japonais étant très soigneux, les achats de seconde main peuvent s’avérer très intéressant.

Conseils pour un voyage responsable :
Privilégiez la qualité avec les pièces artisanales produites localement par les communautés elles-mêmes. Plus chères que celle importées et fabriquées industriellement, elles sont non seulement la garantie d’un circuit court mais surtout de la pérennisation d’un savoir-faire ancestral utilisant des matières premières à proximité. Les communautés intègrent ainsi un meilleur bénéfice de leur travail sans dépendre d’un fournisseur. Préférez le règlement en monnaie locale.
Le marchandage n’est pas une pratique courante au Japon mais il peut exister des exceptions, notamment sur la vente d’objets de seconde main.
Veillez à respecter le patrimoine naturel et historique des pays visités, en évitant les collectes sauvages (fleurs, sable, pierres, pièces archéologies etc…).

Cérémonie du thé ou l'art de l'hospitalité

Au Japon, le thé revêt une véritable dimension culturelle. Mêlant esthétique et bienséance, le service du thé est un art codifié qui demande des années de pratique pour en maîtriser les subtilités.

Déjà en 815, le moine Eichu, revenu de Chine, préparait du Sencha pour l'empereur Saga. Dans les monastères, le thé vert fut ensuite incorporé aux cérémonies religieuses, puis la dégustation du thé fut associée à l'élite de la société japonaise. Aujourd’hui, le thé a une véritable dimension culturelle au Japon. Appelée Cha No Yu, littéralement « eau chaude pour le thé », la cérémonie japonaise, qui peut durer jusqu’à 4 heures, est extrêmement codifiée. Elle est l'illustration parfaite du raffinement japonais et de l'omotenashi, concept nippon traduisant un sens profond de l'hospitalité.

Liée au Sadô, « la voie du thé » regroupant la calligraphie, l’art floral, l’architecture, la céramique ou encore la gestuelle, la cérémonie du thé japonaise met à l’honneur le thé Matcha, non infusé comme les autres thés mais battu à l’aide d’un petit fouet en bambou (chasen).

Collation, dégustation du Matcha Koicha, pâtisseries, dégustation du Matcha Usucha… Le rituel est intime (pas plus de 5 personnes), le kimono exigé pour l’hôte et ses invités. Si le protocole à respecter, enseigné dans des écoles spécialisées, peut varier subtilement selon la région, la saison ou l’heure de la journée, les étapes restent immuables, telles que définies par le Maître de thé Sen No Rikyû au XVIe siècle, qui dégagea quatre principes fondamentaux à la cérémonie : l'harmonie, le respect, la pureté et la tranquillité.

Il existe plusieurs cérémonies du thé au Japon, autour du thé vert Matcha :
- Hatsugama, ou « Première bouilloire » : la première de l’année, au mois de janvier.
- Akatsuki-no-chaji, ou « cérémonie de l’aube en hiver » : elle se déroule au petit matin, au début des hivers froids.
- Kuchikiri-no-chaji : au mois de novembre, elle est souvent accompagnée d’un repas.
- Yobanashi : elle célèbre la longue nuit d’hiver.

Lors de votre voyage au Japon, cap sur les pavillons de thé, nombreux, en particulier à Kyoto, pour vivre l’expérience hors du temps et quasi spirituelle d’une cérémonie du thé.

Langue

La langue officielle est le japonais. L’enseignement de l’anglais est obligatoire mais sa pratique orale n’est pas très répandue. Adressez-vous davantage à des jeunes ou des collégiens si vous cherchez votre chemin, ils sont généralement plus à l’aise avec l’anglais. Beaucoup de restaurants disposent d’un menu en japonais seulement, fiez-vous aux photos ou aux reconstitutions des plats en plastique ou en cire (« shokuhin Sanpuru ») présentés dans les vitrines.

Conseils pour un voyage responsable :
Aller à la rencontre des habitants est l’un des points essentiels si l’on veut s’imprégner de la culture du pays et ainsi mieux le comprendre. Votre interlocuteur appréciera toujours votre effort pour apprendre quelques mots.

Onsen

Un onsen est une source thermale. Les bains d’onsen publics les plus répandus au Japon séparent les hommes des femmes et se prennent nus. Selon la coutume japonaise, il est impératif de se laver avant de pénétrer dans le bain. La plupart des lieux mettent à dispositions des douchettes, du savon, et une petite serviette. Les personnes avec des cheveux longs devront les attacher. Pour apprécier l’art du bain à la japonaise et vous détendre, il est vivement conseillé de rester discret et calme. La température de l’eau pouvant être très élevée, assurez-vous de ne pas avoir de contre-indications au préalable. Il faut se rafraîchir régulièrement et s’hydrater pendant et après. À noter qu’une personne tatouée peut se voir refuser l’accès à un onsen.

Semaine d'or

La Semaine d’Or commence fin avril. Lors de cette période, tous les Japonais sont en vacances et voyagent dans tout le pays. Attendez-vous à avoir plus de visiteurs dans les sites touristiques, ainsi qu’au Nouvel An, pendant la fête des morts, Obon, les festivals qui ont lieu tout au long de l’année. Le site de l’office de tourisme du Japon est riche d’informations.

Savoir voyager

Conseils pour un voyage responsable :
Les Japonais sont très volontaires et agréables, mais paraissent parfois embarrassés s’ils ne savent pas parler anglais et peuvent avoir des difficultés à faire face à des imprévus. Évitez de témoigner des signes d’impatience ou d’énervement, souvent mal interprétés. Faites preuve d’un esprit ouvert, en essayant de comprendre l’autre : accepter les différences de votre pays hôte, respecter les mentalités locales, les contraintes inhérentes.