Traditions, art et artisanat en Inde

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L'artisanat en Inde

L’artisanat indien est riche, de qualité et d’une grande diversité. Il se décline sur un grand nombre de supports. Les tissus en constituent un aspect majeur. Dans toutes les régions du pays, les Indiens cisèlent le bois de manière remarquable. Les statues et effigies sculptées dans le palissandre, le bois de Santal, le cèdre de l’Himalaya, ou le teck, témoignent de la maîtrise des techniques de par leur aspect poli.
Traditions et artisanat de l’Inde du Nord
Les soies de Bénarès ou de la région de Chanderi, au Madhya Pradesh, ont fait la réputation des brocarts indiens. Le tissage à la main et au rouet, dit « khadi », est aussi très emblématique de cet artisanat en raison de son usage par Gandhi dans sa lutte contre l’invasion du marché indien par les marchandises manufacturées en Grande-Bretagne. On se procure ces textiles, soies, lins, cotons ou laines aux couleurs chatoyantes, au mètre ou en vêtements, écharpes, foulards, couvre-lits…, à prix fixes et sans marchandages dans les magasins gouvernementaux (Khadi Bhandar).
Le Cachemire est réputé pour sa production de textiles : les châles et pashminas de cette région sont d’une douceur incomparable. Les tapis brodés en feutre (les mumda) y sont très ouvragés. Les produits les plus appréciés de l’artisanat de cette région sont disponibles dans toutes les grandes villes de l’Inde du Nord en raison du grand dynamisme de la population commerçante cachemirie essaimant sur l’ensemble du sous-continent.
Côté bijoux, les boutiques de joailleries du Népal et du Rajasthan recèlent de trésors, fines parures d’or, d’argent ou de métal blanc, gemmes, pierres précieuses et semi-précieuses sur montures traditionnelles ou plus modernes.
Particularités artistiques de l’Inde du Sud
On évoquera les célèbres soieries de Mysore, qui, en sa qualité de capitale d’un ancien grand royaume hindou, réunissait et continue à faire vivre une grande communauté d’artisans de haute tradition, et les bois de santal, qu’on peut également se procurer au Karnataka sous forme de figurines sculptées ou à l’état brut, pour en faire de l’encens, particulièrement subtil dans cette région.
On ne peut parler de sculptures sans évoquer les bronzes Chola réalisés grâce au procédé de la cire perdue dont on peut trouver d’assez fidèles copies (Shiva Nataraja dansant dans un cercle de feu, Krishna nourrisson ou encore gracieuses effigies à posture triple flexion posées sur un lotus).
Les épices produites dans tout le Sud de l’Inde sont très prisées (poivres, cardamome, noix d’arec), de même que les thés cultivés en territoires tribaux sur les pentes de la chaîne des Nilgiri. Les tissus « Madras », de la capitale éponyme du Tamil Nadu, sont portés au Sud par toutes les communautés alors qu’associés à l’Islam au Nord, les couleurs et tonalités y sont moins chatoyantes. Les échoppes des marchands de tissus du pays Tamoul et du Kerala sont donc très riches en pagnes de coloris variés. On signalera par ailleurs que les marchands cachemiris, connus pour leur artisanat et leur dynamisme, se distinguent par leur diaspora très bien représentée dans la partie méridionale du sous-continent. Aussi, aucun des produits associés à cette région (pashminas, shawls de laine, objets en papier mâché) ne sont-ils inconnus des marchés de l’Inde dravidienne.

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Voyage aux sources de l’artisanat indien

Bollywood : le cœur du cinéma indien

Inde du Nord
Bollywood demeure à ce jour le principal centre de production du 7e art du pays. On produit à Bombay un cinéma populaire de langue hindi, très marqué par le style de la comédie musicale et exporté dans l’ensemble du sous-continent, dans toute l’Asie du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique, où les airs des comédies musicales masala sont sur toutes les lèvres (ainsi qu’en témoignent les films Devdas, Lagaan ou La Famille Indienne).
Inde du Sud
Bollywood n’est pas le seul temple du cinéma indien. Madras est aussi un haut lieu de production d’un cinéma populaire de langue tamoule mettant en scène des acteurs dont la popularité égale certains dieux du grand panthéon hindou. Il n’est pas rare de croiser, dans les rues de la mégapole, des Indiens portant en médaillon une image de personnalité du 7e art, à la manière d’une divinité d’élection.
Moins connu et à la marge de cette grande industrie, il est à noter que le Kerala se distingue par une production croissante de films d’art et d’essai dont la qualité rappelle parfois les grandes heures du cinéma bengali dont Satyajit Ray reste le meilleur représentant à ce jour.

La religion en Inde

Les Indiens, qu’ils soient musulmans, hindous, sikhs, jaïns, parsis ou chrétiens, vivent dans un environnement et dans un esprit religieux auxquels nous ne sommes pas habitués. L’hindouisme est la religion prédominante avec plus de 700 millions de fidèles. Il n’a ni fondateur, ni clergé officiel, mais un socle conceptuel de référence qui constitue les Védas. Trois dieux principaux forment la Trimurti, la Trinité, avec Brahma, le créateur de l’Univers, Vishnu, dieu de la conservation du Monde et Shiva, symbole de la destruction et de la résurrection du Monde. L’hindouisme exalte également une foule de dieux secondaires, tout aussi importants tels que Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, dieu de la réussite, Rama, Krishna, réunis dans un panthéon dont l’ensemble des divinités, composant une hiérarchie, à l’image du système des castes, participe à la définition de chaque dieu.
En Inde du Nord, la longue dominance politique de l’islam avant l’installation du Raj britannique est venue très tôt contrer le système idéologique et social hiérarchique des castes prévalant dans l’hindouisme en proposant une vision plus égalitaire de la société. Les influences réciproques des deux religions ont eu pour résultante, dans la société hindoue, d’améliorer quelque peu la condition des intouchables, en leur ouvrant plus facilement les lieux de cultes que dans le sud de l’Inde. Parallèlement, l’ancrage du système des castes dans la société indienne s’est partiellement diffusé à la communauté musulmane en introduisant des segmentations en son sein.

Spectacles et arts scéniques

Les arts scéniques sont variés. Plusieurs traditions chorégraphiques coexistent en Inde d’aujourd’hui : danses de temple séculaires, telles le Bharata Natyam du Tamil Nadu, l’Odissi de l’Orissa, ou le Kathakali du Kerala, et danses profanes, telles le Kathak, créé pour la cour des Moghols.
La danse du Bharata Natyam, autrefois pratiquée dans les grands temples et les palais, dans le cadre des rituels, par les Bayadères ou Devadasi, est dite être née au Tamil Nadu dans l’enceinte du sanctuaire de Chidambaram. À Madras, le centre culturel Kala Kshetra est le lieu privilégié pour assister à un spectacle de danse.
Le Kathakali est un théâtre dansé mimant les scènes des grandes épopées indiennes du Mahabharata et du Ramayana. Cet art dramatique fait grand usage de maquillages réalisés avec des pâtes de riz brillamment colorées. Les acteurs sont muets, cependant qu’un orateur déclame l’histoire en un sanskrit mêlé de malayalam. Le Kerala est la région d’origine du Kathakali. Les représentations traditionnelles durent une nuit entière. Aujourd’hui, nombreux sont les centres culturels proposant des programmes d’une heure et demi tels ceux de Cochin.
Haussement du sourcil, pli de la bouche, battement de paupières, mouvements du bras imitant la trompe d’un éléphant... les expressions corporelles forment l’un des grands domaines d’apprentissage de la danse.
Côté musique, le festival de musique et de danse carnatique de Chennai, se déroulant de mi-décembre à mi-janvier, est l’un des plus importants au monde. On y célèbre la musique classique du Sud avec des chansons dans toutes les langues majeures – Tamoul, Telugu et Kannada.

Temples

L’architecture des temples de l’Inde du Sud est remarquable. C’est en effet dans cette partie du sous-continent que les lignes de force de l’architecture des sanctuaires hindous ont pris naissance pour essaimer par la suite au Nord.
À la différence du nord de l’Inde où l’Islam est venu interroger et contredire les valeurs fondamentales de la religion hindoue (celles de l’opposition du pur et de l’impur), la partie méridionale du sous-continent est demeurée moins influencée par des systèmes de valeurs extérieurs. La résultante directe de cette spécificité historique est que l’intouchabilité est beaucoup plus marquée au Sud. Le voyageur est aux yeux de l’hindou orthodoxe entaché d’une impureté rituelle comparable à celle de l’intouchable. En conséquence, il ne peut pénétrer dans la garbhagraha (cellule de la divinité). Ceci ne l’empêche pas pour autant d’entrer dans les lieux sacrés, après avoir ôté ses chaussures. Son bas statut rituel lui interdira en revanche de s’approcher du dieu et d’en prendre des clichés.

Traditions et coutumes en Inde

Si vous êtes invité, évitez d’apporter des fleurs, réservées principalement, selon les variétés, au mariage, au deuil ou aux divinités : vous pourriez commettre un impair. Si votre hôte est déchaussé dans sa demeure, déchaussez-vous également. Si vous apportez un cadeau, veillez à ce qu’il soit joliment emballé. Ne vous offusquez pas si votre hôte prend le paquet et le dépose dans un coin sans l'ouvrir, ni dire merci. Il l'ouvrira avec grand plaisir et l’appréciera après votre départ.
Les pâtisseries sont toujours très appréciées. Il est d’usage avant le dîner de prolonger les apéritifs et amuse-gueules et de servir copieusement les assiettes. Soyez en appétit. Demandez à vous laver les mains avant le repas. Les Indiens sont très pointilleux sur les questions de pureté. Si vos hôtes ne disposent pas ou n’utilisent pas de couverts, ce qui est courant, veillez à manger de la main droite, la main gauche étant théoriquement réservée à la toilette intime.