Arts maoris
Danse, chant, tatouage... les arts maoris sont ceux de tous les peuples polynésiens, revisités par une tradition locale millénaire. Les deux premiers, intimement liés, ont vocation à compter l’histoire des ancêtres, les migrations, les exploits des héros disparus, la puissance de leur mana, la beauté des paysages, la force des dieux et la peur qu’ils inspirent.
Typiquement néo-zélandais, le haka, rendu célèbre par les rugbymen des All Blacks, était à l’origine une danse de guerre, mise en scène pour tester les réactions de visiteurs inconnus et impressionner d’éventuels ennemis.
On peut aussi assister à l’esthétique poi dance, au cours de laquelle les danseurs « jonglent » avec de petites balles attachées à une ficelle.
Primordial dans le passé, presque abandonné et aujourd’hui en plein renouveau, le moko, le tatouage traditionnel, est aussi une pratique polynésienne. Réalisé par étapes au cours d’une vie, il en résume en quelque sorte le cours, avec ses hauts-faits, permettant au statut de chacun, et surtout des chefs, de s’afficher aux yeux de tous. On croise à nouveau aujourd’hui des Maoris au moko facial très impressionnant.
Langue
La langue officielle est l’anglais, mais aussi le maori. L’anglais est empreint de quelques néologismes et mots spécifiquement locaux, souvent tirés du vocabulaire maori (comme « ta », utilisé pour merci). Dans les zones urbaines, une personne sur cinq parle une seconde langue en plus de l’anglais (maori, samoan, etc.).
Attention à une spécificité héritée du maori : wh = f. On prononce ainsi « Fangarei » pour Whangarei.
Mythes maoris
Les mythes, communs à tout le monde polynésien, dont sont issus les Maoris, racontent comment le demi-dieu Maui, aurait pêché l’île du Nord du fond des océans et comment son canoë pétrifié serait devenu l’île du Sud. D’autres histoires décrivent l’arrivée de Kupe, le premier Maori, depuis Hawaiki, terre sacrée que certains assimilent à l’île de Raiatea (près de Tahiti). C’est lui qui nomme cette immense terre Aotearoa (« le pays du long nuage blanc »). Bientôt, d’autres hommes et femmes le rejoignent : l’histoire de la Nouvelle-Zélande se confond désormais avec les Maoris. Les historiens confirment la légende, en situant les migrations vers l’an 1000. Au fil du temps, les colons développent leurs propres règles sociales, leurs propres formes d’art et de pensée. Ils se regroupent en familles étendues, les whanau (prononcer fanau), et en iwi, des tribus dont les ancêtres communs auraient voyagé à bord d’un seul et même canoë. Au quotidien, les dieux et leurs intermédiaires, prêtres et castes supérieures, imposent leurs lois à travers un système complexe de tapu (tabous).
Peu à peu, l’augmentation de la population, en particulier sur l’île du Nord, voit les conflits s’étendre et les Maoris devenir des guerriers redoutables. Une victoire est l’occasion pour les chefs d’étendre leur sacro-saint mana, leur puissance spirituelle, et celui de leur tribu. Les premiers explorateurs européens en font l’expérience, certains d’entre eux finissant sur le bûcher (des vanités) ou victimes du cannibalisme.
Mode de vie et traditions
Le mode de vie des Néo-Zélandais ressemble à celui des habitants de n’importe quel pays occidental, version anglo-saxonne. L’influence anglaise reste patente à certains niveaux : pubs, bière, passion du rugby, du cricket et du yachting, jeu de boules, écoliers en uniforme, scones et tea time.
L’identité néo-zélandaise s’est néanmoins affirmée au fil du temps, surtout depuis la seconde guerre mondiale et avec l’immigration non-anglophone en provenance d’Europe du Sud et d’Asie.
L’héritage maori, longtemps négligé, voire rejeté, connaît aujourd’hui une renaissance certaine, affirmée en particulier par la musique et le tatouage. Reste qu’entre les anciens, traditionalistes, et les jeunes Maoris des villes, le fossé s’est creusé, remettant en cause certaines transmissions ancestrales.